Le 2013-07-03 23:40:55, vue 13550 fois
Pendant 10 ans, des bénévoles et membres du club se sont succédés, certains même sont restés ces dix années, pour offrir chaque année depuis 2003, cet évènement hors norme qu’est le Raid des Terres Noires.
« Hors norme », cela manque certainement de modestie, mais pas de réalisme. Comme de nombreux évènements qui perdurent, il a vu sa fréquentation augmenter de 200 à 1400 en 2012. Pour ses dix ans, nous voulions une organisation suffisamment aboutie pour que tous se fassent plaisir : participants et bénévoles. Nous voulions partager ce moment de sport et de « communion collective » avec la montagne …….. grâce à la petite reine.
Nous avons donc limité à 1000 toutes inscriptions confondues, pensant limiter les célèbres bouchons de 2012, éviter un éventuel accident de la circulation dû aux cyclistes prenant toute la route, faire simplement de cette édition une fête du vélo de montagne.
Après le départ des raideurs, tous les randonneurs prêts à 8 h ont joué le jeu de la sécurité en se rassemblant sur le même lieu de départ, puis en suivant un véhicule ouvreur. Malgré une longue piste menant au premier single, le bouchon fut long et laborieux jusqu’au premier ravito ; ils se sont enchainés ensuite sur la seconde descente.
Fait donc assez surprenant : les bouchons en descente ! ???
Pour certains raideurs, la journée s’acheva entre 13 h 20 et 14 h (le premier met 5 h 20 pour 75 km de course).
Pendant ce temps, d’autres récupéraient aux ravitos ; celui des 4 chemins (N°4 et 4bis) était construit comme un village éphémère au milieu de la montagne.
La montagne, justement, celle qui était là quand nous sommes arrivés, et qui sera encore là après nous, celle que nous laisserons à nos enfants : nous trouvons le soir au débalisage, des papiers de barre de céréales, des tubes de gels énergétiques …… nous aurions aimé un peu plus de respect de la part de certains concurrents.
Le respect, celui aussi de ceux qui se vantent de participer régulièrement aux randos des Terres Noires sans plaque ou avec une plaque des années antérieures et ainsi passer incognito au milieu du parcours : cette « participation » à l’effort collectif et à la sécurité devait apparaître un jour à l’écrit. Merci donc à eux !
Cette montagne, presque immuable, et pourtant si vivante : cette montagne que nous tachons d’aménager avec respect, avec les moyens du bord, pour s’adonner à notre jeu favori. Cette montagne n’est rien d’autre qu’elle-même : pentue, aride, caillouteuse et poussiéreuse, ingrate et arrogante, mais aussi peuplée de fleurs et de thym, habitée de papillons, de mouflons et d’espèces reptiliennes rares. Tout cela, nous l’empruntons (aux deux sens du terme), et nous n’avons pas d’autre choix que de nous y adapter.
Contrairement à notre volonté, la montagne ne peut être aplanie le temps d’un jour pour que tout un chacun puisse y monter sans trop de sacrifice. Ici, comme dans tout pays de montagne, le sacrifice de son corps est une culture. C’est l’homme qui doit s’adapter à son environnement. Nous faisons l’inverse toute la sainte semaine ; pourquoi ne pas accepter la vérité le temps d’un WE ?
Oui, les Terres Noires, Raid, c’est dûr, très dûr, presque infâme, et c’est pourtant ce qui fait sa renommée. Sa réputation est ici ! La plupart des concurrents s’inscrivent pour cela : dire « je l’ai fait » « je l’ai fini ». Les déçus pourront nous en vouloir d’avoir accepté 1000 inscriptions au lieu de 1500, de les avoir envoyés sur des sentiers techniques et physiques, de leur avoir conseillé de rentrer au stade plutôt que de continuer, et ceci en s’inquiétant de leur état de fatigue, ou même de proposer notre aide médicale à un blessé qui n’avait pris aucune inscription (si si, véridique !). Mais, nous restons persuadés que c’est au VTTiste de progresser, à l’instar de son matériel.
Mais pour tous les autres, les contents, les heureux, les sportifs aguerris, les volontaires, les patients, les honnêtes avec les autres et avec eux-mêmes, les increvables, les guerriers des sentiers, les escrimeurs du guidon, les « troisième ligne » des pentes ou les chamois à roulettes, nous tirons notre chapeau, d’avoir, eux aussi, arrosé de leur sueur ou même de leur sang la terre qui fait notre paysage quotidien.
Nos bénévoles se sont donnés corps et âme pour ce 10ième Raid, sa préparation, sa mise en place, le balisage, l’aménagement des sentiers, et bien sûr, l’accueil. Rien n’est jamais parfait, et nous sommes les premiers à le savoir ; c’est pourquoi nous travaillerons encore à adapter notre Raid aux contraintes du moment.
Une chose est sûre : Il ne sera jamais moins dur ou moins ceci-cela : il restera LE Raid des Terres Noires.